Dans le camp présidentiel, des voix ont commencé à s'élever pour suggérer une nouvelle candidature de l'homme de 81 ans. Quatre ans avant la fin de son mandat.
Le 31 mai 2014, une soixantaine de personnes, se revendiquant militantes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de la localité de Mvila-Centre, ont signé une motion de soutien au chef de l'Etat. Elles y réaffirment leur « soutien inconditionnel et [leur] fidélité sans faille aux institutions de la République ». Elles demandent ensuite à leur héraut de « parachever la politique des grandes réalisations engagée […] qui constitue un gage de développement pour notre pays et d'épanouissement de tous nos citoyens qui seule peut garantir l'émergence du Cameroun ». Et elles finissent par cette petite phrase qui semble être le nœud de cette sortie : « vous exhortons à vous porter candidat à la prochaine élection présidentielle ». Cette dernière élection, si l'on tient compte des provisions de la Constitution, doit se tenir en 2018. Dans quatre ans. L'horizon peut sembler lointain, mais les signataires de cette motion semblent
bien y croire. Ils adossent leur « exhortation » sur un certain nombre de « succès » dont « la clairvoyance, le tact et le doigté avec lesquels [le président] mène fort opportunément et avec bonheur les affaires de l'Etat », ainsi que « la paix, l'unité nationale, la démocratie, la justice sociale, le développement économique et social [qui] sont aujourd'hui des réalités palpables au Cameroun». Plus loin, elles mettent en exergue le programme des «grandes réalisations» qui est actuellement conduit par le gouvernement, de même que l'engagement du président à «lutter contre la secte Boko Haram». Des bons points qu'elles mettent à l'actif de celui qui est au pouvoir depuis 1982 et qui, en cette année 2014, totalise déjà 32 ans de pouvoir.
Fame – Foning
Elles sont exactement 68 personnes à avoir signé cette motion de soutien, parmi lesquelles quelques idéologues bien connus dont Jacques Fame Ndongo, le secrétaire national à la communication et à la propagande du parti. Il y en avait un peu plus le 17 juin 2013 lorsque des élites de la région de l'Ouest ont publiquement émis le même vœu. Réunis au cours d'une cérémonie dont le prétexte principal était les remerciements au chef de l'Etat pour «l'élection» de Marcel Niat Njifendi à la tête du Sénat, les pontes locaux du parti ont invité Paul Biya à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2018. L'appel est parti de Foumban. Après une marche organisée dans cette ville pour accueillir le Sultan des Bamoun et sénateur, Ibrahim Mbombo Njoya, l'exhortation a par la suite été portée à Mbouda dans le département des Bamboutos, à Bangangté dans le Ndé et enfin à Bafoussam, capitale de la région pour l'épilogue. Pour de nombreux militantes et militants du parti au pouvoir dans cette partie du pays, raconte alors le reporter du quotidien Mutations, « c'est la meilleure façon de remercier Paul Biya pour la nomination d'un des leurs comme Sénateur d'abord, et pour sa désignation, par la suite, comme deuxième personnalité de la République sur le plan protocolaire ». A la manœuvre de cette sortie, plusieurs journaux avaient alors cité le nom de Françoise Foning, la très « enthousiaste » propagandiste du régime. Le sujet semble donc être jeté sur la place publique. À la veille de la présidentielle de 2011 déjà, Jacques Fame Ndongo avait déjà laissé entendre, au cours d'une interview à Rfi, qu'il était possible que Paul Biya brigue un autre mandat en 2018. En fin avril 2012, il est monté d'un cran avançant au cours d'une émission télé, l'idée d'un septennat des «Grandes Réussites» pour Paul Biya en 2018. Le président de la République, qui aura 85 ans à cette date, ne 'est pas encore prononcé.
 | Ce courrier électronique ne contient aucun virus ou logiciel malveillant parce que la protection Antivirus avast! est active. |
Au sujet de l' Auteur
0 commentaires: