Photo d'illustration Google
C’est une tradition chez les militaires,
hauts gradés ou hommes de troupes. Le jour du mariage, dès que finissent
les formalités civiles, la nouvelle mariée est enlevée pour la
soumettre à des manœuvres, histoire semble t-il, de lui donner une idée
de comment son mari gagne sa vie. Il y a même des civils qui s’invitent à
la pratique. Ils enlèvent la nouvelle mariée de leur collègue pour la
contraindre, un tant soit peu, à faire le métier que pratique son mari.
Ainsi, si l’époux est menuisier, la mariée scie du bois et s’il est
chauffeur, elle prend place au volant du véhicule.
Ils
la photographient pour immortaliser ces moments de souvenir. De plus
en plus, le spectacle des porteurs d’uniforme devient plus physique. Si
autrefois la mariée ne faisait que quelques épreuves banales, de nos
jours, elle est presque traitée comme si elle était en formation
militaire.
Ce qui provoque désormais une véritable psychose chez les futures
promues aux soldats. Le jour « j », après les signatures à la mairie,
les frères d’arme kidnappent la nouvelle mariée et c’est parti pour une
séance infernale de « bisutage » selon le jargon consacré. Ils la font
courir, ramper, sauter …
Il
arrive que certaines s’étouffent, d’autres pleurent et s’effondrent.
Le plus beau jour de la vie se transforme malheureusement en cauchemar.
Ce fut le cas le dimanche 13 septembre dernier à N’Tomikorobougou en
Commune III du district de Bamako. A l’occasion du mariage du soldat de
1ère classe Abdoulaye Sagara, ses collègues ont chipé Mademoiselle
Penda Diallo, une adolescente de 18 ans qui venait de se marier pour
la manœuvrer. Ils lui ont fait faire plusieurs épreuves sans savoir
qu’elle était en état de grossesse de deux mois. Toute essoufflée et
trempée de sueur, elle demanda pitié. Mais ses « maris » faisaient la
sourde oreille, continuant leur bavure.
Quand
ils eurent assez, ils cessèrent et remirent enfin Penda à son mari.
Celle-ci arrivait à peine à tenir sur ses jambes. Transportée à
l’hôpital, les médecins constatèrent qu’elle a avorté, suite aux durs
exercices physiques qu’elle a subis. Grâce à Dieu, sa vie n’est pas en
danger.
Des
sources nous apprennent que dans un passé, les amis d’un marié avaient
enfermé sa femme dans une chambre ignorant qu’il y avait un serpent. La
dame a beau faire de crier au secours, ils firent la sourde oreille et
le reptile finit par la mordre à mort. Quelle tragédie ! Espérons qu’il y
aura discernement les jours à venir car, l’excès de toute chose est
nuisible et surtout qu’il y a mort d’homme. Faut-il saisir la justice ?
Dénis T Théra
MaliJet
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