S’il s’agit encore d’une volonté des transporteurs, les populations à Douala accusent le «je-m’en-foutisme» de l’Etat à leur endroit.
La ruée vers le taxi dans le quartier Bastos à Yaoundé
© Photo : Afriques et cultures
«J’ai suivi l’information au journal de 12h sur Equinoxe radio. Augmenter le prix du taxi, mais comment allons-nous faire ? Est-ce que ceux qui nous dirigent se rendent compte du mal qu’ils font à ce pays ?» Nathalie ne trouve pas de réponses à ses interrogations. Elle a les nerfs à fleur de peau, depuis qu’elle a suivi la possible résolution qui sortira des négociations entre les syndicats des transports et le ministre des transports. En fait, de 200 Fcfa, prix actuellement appliqué, le pauvre Camerounais qui peut s’offrir le luxe d’emprunter le taxi devra débourser 250 Fcfa pour payer le taxi en journée, 300 Fcfa dans la soirée. En tout cas, c’est au cas où la doléance des chauffeurs de taxi est agrée. Dans la rue, c’est l’indignation et l’incompréhension.
«Point d’achèvement»
«Je ne veux même pas croire que cela soit vrai», espère tout en colère Maman Bernadette, commerçante. Qui souligne : « j’ai du mal à payer le taxi tous les jours. Pour m’achever on veut que je débourse maintenant 250 Fcfa ? Qu’est-ce que nous avons fait à ce pays pour mériter un tel sort ? C’est de notre faute si nous sommes nés au Cameroun ?» Pour Njoya, fonctionnaire, il est inadmissible que «le tarif du transport en commun soit revu à la hausse. Les gros fonctionnaires ont des véhicules, des bons de carburant. Ils n’ont pas de problème. Ce sont les Camerounais moyens, ceux-là qui gagnent leur pain dans le secteur informel qui vont trinquer. De grâce, qu’on ait pitié de nous, Camerounais», s’exclame-t-il. De son côté, Calvin Jepmou Nya, président de la Chambre nationale des consommateurs du Cameroun décrie les actes du gouvernement. «Les consommateurs vont souffrir de la hausse du prix du taxi, surtout la ménagère. Ce n’est pas la solution. Nous avons fait un certain nombre de propositions au gouvernement, mais l’essentiel n’a pas été pris en compte», argue Calvin Jepmou Nya.
S’agissant du décret portant revalorisation des rémunérations mensuelles de base des personnels civils et militaires, le président de la Chambre nationale des consommateurs du Cameroun relève que «cette hausse de 5% du salaire des fonctionnaires n’est pas très avantageuse pour les consommateurs.» Et d’ajouter : «les travailleurs du secteur privé doivent se mobiliser et revendiquer aussi leurs droits. Le Smig doit être réévalué. Je préfère quand même qu’ils attendent, le temps que les négociations entre les syndicats et le gouvernement arrivent à bout. C’est vrai qu’on n’attend pas grand-chose concernant le Smig. On est à 28.500 Fcfa pour l’instant, et une augmentation de 5% par exemple sera dérisoire pour un pays comme le nôtre où les gens ont consenti d’énormes efforts pour atteindre le point d’achèvement.»
Source : © Le Messager
Par Valgadine TONGA
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