Le chef de l’État a mandaté des hommes de confiance en vue de faciliter le rapatriement de ces fonds planqués à l’étranger.
Paul biya, credit photo: camer.be
Le chef de l’État vient de monter d’un cran dans la lutte contre les
crimes économiques. Paul Biya, par la même occasion, a réitéré sa
détermination à faire revenir au Cameroun les milliards de francs
détournés par des gestionnaires véreux et planqués dans des paradis
fiscaux. À peine revenu de son séjour privé en Europe, il a dépêché des
hommes de confiance en Occident pour ce que certains, au sein du sérail,
considèrent déjà comme une «mission commando» destinée à mettre la
dernière main sur une opération d’envergure.
Selon des sources introduites, le président de la République au nom
de l’Etat du Cameroun, vient de mandater le ministre d’État, ministre de
la Justice garde des Sceaux, Laurent Esso ; le délégué général à la
Sûreté nationale (Dgsn) Martin Mbarga Nguélé ; le secrétaire d’État à la
Défense chargé de la Gendarmerie (Sed), Jean Baptiste Bokam et de hauts
responsables de la Direction générale de recherche extérieure (Dgre),
de conduire une enquête d’expertise et d’investigations financière à
l’étranger. Ces personnalités, apprend-on, sont chargées de conclure,
avec des établissements financiers situés en Chine, au Luxembourg, dans
les Îles Féroé, au Japon, en Grande Bretagne, en Amérique du nord et du
sud, au Moyen-Orient, en France, ou encore aux îles anglaises de
Guernesey, des accords visant à définir les modalités de retour au
Cameroun de fonds dont le pays a pu prouver la propriété légitime. Nos
informateurs soutiennent que ce déploiement ne se fait pas au hasard. En
quittant le Cameroun, les mandataires de Paul Biya avaient déjà une
liste précise des personnes visées par leur expédition, les pays et les
banques où sont planqués les fonds, ainsi que la valeur des sommes
détournées. L’on cite sous cape, des ministres et directeurs généraux
des sociétés d’État en fonction, ainsi que des anciens gestionnaires de
la fortune publique.
Cette opération aura été, apprend-on, précédée de contacts qualifiés
de fructueux par les fins connaisseurs du dossier, finalisés par Paul
Biya avec des cabinets spécialisés, lors de son récent séjour en Europe
que certains, il faut le souligner – et le regretter – avaient tôt fait
de qualifier de villégiature aux frais du contribuable. Le chef de
l’État n’a donc pas chômé pendant son «repos». Et les résultats de cette
intense activité relationnelle ne devraient apparemment pas se faire
attendre.
Ces dernières années en effet, le président de la République n’a
point ménagé sa peine pour faire rentrer au Cameroun, des fortunes
amassées à l’étranger par des ex-gestionnaires de crédits. Il a, de
même, multiplié les intermédiaires et autres commissions rogatoires afin
de faciliter le travail des limiers des opérations financières
complexes à travers le monde. Aujourd’hui, nos sources affirment que,
non seulement Paul Biya a une idée exhaustive des montants ainsi
exportés, mais en plus, il a en main toutes les cartes en termes de
stratégies de détournements et d’identité des auteurs.
L’ombre d’Amadou Ali
Son initiative devrait, espèrent beaucoup d’observateurs, mettre un terme à ce que bien de Camerounais ont qualifié d’amateurisme sur fond de règlements de compte, observés il y a peu par le prédécesseur de Laurent Esso au ministère de la Justice. On se souvient en effet de la fameuse «opération» lancée par Amadou Ali, aujourd’hui en charge des Relations avec les Assemblées. Proche de Paul Biya s’il en est, cet homme énigmatique s’est illustré en confiant à un ténébreux «expert financier», du nom de Francis Dooh Collins, une mission similaire de recouvrement de fonds à l’international. Et, non seulement le Cameroun n’a jamais réussi à récupérer un kopeck, mais en plus -et plus grave- le contribuable a casqué pour près d’un milliard de francs de commissions diverses par pure perte.
Son initiative devrait, espèrent beaucoup d’observateurs, mettre un terme à ce que bien de Camerounais ont qualifié d’amateurisme sur fond de règlements de compte, observés il y a peu par le prédécesseur de Laurent Esso au ministère de la Justice. On se souvient en effet de la fameuse «opération» lancée par Amadou Ali, aujourd’hui en charge des Relations avec les Assemblées. Proche de Paul Biya s’il en est, cet homme énigmatique s’est illustré en confiant à un ténébreux «expert financier», du nom de Francis Dooh Collins, une mission similaire de recouvrement de fonds à l’international. Et, non seulement le Cameroun n’a jamais réussi à récupérer un kopeck, mais en plus -et plus grave- le contribuable a casqué pour près d’un milliard de francs de commissions diverses par pure perte.
Après avoir prétendu avoir travaillé pour les services secrets
français, Dooh Collins, face au feu nourri des questions des services
américains, avait fini par avouer que «le gouvernement français lui a
signifié sa désapprobation de cette mission anti-corruption et lui a dit
de ne pas voyager avec un passeport français pendant qu'il la
mènerait». L’homme de main d’Amadou Ali avait affirmé que les fonds
débloqués par le Trésor public camerounais étaient utilisés pour
«appâter» les services secrets suisses et français chargés de «fournir
d'importantes informations». Mais, selon Wikileaks, les officiels du
Département de la sécurité intérieure à Washington «ont catégoriquement
renié les allégations de Dooh Collins». Autrement dit, l’argent
prétendument utilisé pour désintéresser des entremetteurs n’a jamais été
payé à ceux-ci, qui nient en bloc avoir été associés à l’opération.
Mais tout ceci n’avait pas empêché MM. Ali et Dooh Collins, à travers
des «fuites» savamment distillées à l’époque, de jeter en pâture des
noms de présumés détourneurs ainsi que des numéros de comptes qui leur
auraient appartenu à l’extérieur. Il s’agissait entre autres de :
- Urbain Olanguena Awono,
- Polycarpe Abah Abah,
- Catherine Abena,
- Mme Haman Adama,
- Jean Marie Atangana Mebara,
- Luc Evariste Etogo Mbezele,
- Dieudonné Nguema Ondo,
- Jean Ndjem,
- Linette Ngo Yogo,
- Lamine Mbassa,
- Jean Bessala Nsama,
- Jérôme Mendouga,
- Ntongo Onguene,
- Jean-Baptiste Nguini Effa,
- Pierre Désiré Engo,
- Jean-Louis Edou,
- Gilles Roger Belinga,
- Gérard Emmanuel Ondo Ndong,
- Paul Ngamo Hamani,
- Zaccheus Forjindam,
- Ismaël lbrahim Toukour,
- Yves Michel Fotso,
- Ephraïm Inoni,
- Lekene Donfack,
- Pierre Titi,
- Abraham Zoua Houli,
- Martin Abessolo,
- Edouard Etonde Ekoto,
- Alphonse Siyam Siwe,
- Caroline Abah Abah,
- Gervais Mendo Ze,
- Patricia Enam,
- Elisabeth Mongori,
- Joseph Edou,
- Laurent Nkodo,
- Awah Awah,
- Edith Mendomo,
- Paul Manga,
- Ivo Leke Tambo,
- Michel Meva’a m’Eboutou,
- Gervais Essama
- ou encore Mballa Hélène épse Mewoulou Oyono…
© La Météo : Cédric Mbida
http://www.camer.be/41409/11:1/cameroun-operation-epervier-paul-biya-depeche-une-mission-commando-pour-recouvrer-des-milliards-voles-cameroon.html
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