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lundi 12 août 2019

COMMENT CONTRER UNE ARNAQUE SUR FACEBOOK EN 5 LEÇONS

Ecrit par bbela  |  le  lundi 12 août 2019 pas de commentaires

Les brouteurs… J’en avais beaucoup entendu parler, mais sans jamais vraiment me frotter à eux. Jeudi dernier pourtant, j’ai été abordé sur Facebook par une certaine Celine Perez, nationalité inconnue, vivant et travaillant au Canada selon ses dires, mais actuellement en mission à Londres et qui, toujours selon ses dires, aimerait correspondre avec moi. Je suis un garçon poli, donc j’ai accepté son amitié qui sentait le coup fourré à des kilomètres à la ronde.
Le lendemain cette dernière me faisait sa déclaration, et se disait déjà prête à venir au Cameroun pour me rencontrer et, selon elle, faire sa vie avec moi, si je consentais à participer pour le billet d’avion à hauteur de 150 000 francs CFA.
J’ai trouvé son procédé grossier, alors je me suis dit que je pouvais l’aider en lui proposant ce petit cours pour qu’elle ait plus de succès avec son prochain gibier.
Leçon numéro 1 : Bien choisir sa cible
Il est primordial de soigneusement sélectionner celui qu’on va plumer. A quoi bon essayer de « frapper » quelqu’un (sans le toucher, si possible) qui a les poches vides ? Il n’a rien, ça ne vaut pas la peine.


Sur ce point, je suppose que ma chère Céline a jeté son dévolu sur moi de façon tout à fait fortuite, parce que jusqu’ici je me demande bien ce qui a motivé son choix. Peut-être s’est-elle laissée amadouer par ma photo de profil sur laquelle je porte une veste « près du corps » ? Je ne sais pas. Mais, ce que je sais, c’est qu’elle n’aurait pas dû se fier (uniquement) à l’apparence.
Leçon numéro 2 : Utiliser le bon appât
Pour emballer le gibier, une fois qu’on l’a choisi, il faut utiliser le bon appât. C’est pour cela qu’un minimum de renseignements sur la cible est indispensable. Autrement, on court le risque de se casser la gueule.
Céline Pérez, par exemple, a utilisé le plus mauvais prétexte qui soit pour essayer de me piéger. Si elle avait pris quelques secondes pour se renseigner sur moi à partir de mon compte Facebook dont les informations sont pourtant accessibles à tous, elle aurait compris que je suis marié. Elle aurait même appris que je viens d’avoir un enfant. Et, sachant cela elle n’aurait certainement pas essayé de me proposer le mariage ou bien le viens,on reste [le concubinage] pour m’amadouer.
Leçon numéro 3 : Être patient
Quand on essaie d’arnaquer quelqu’un, il ne faut surtout pas se précipiter. La réussite de l’opération en dépend. En voulant aller très vite en besogne, on court le risque d’alerter son oiseau, d’éveiller son attention, et finalement de le rendre méfiant.
C’est la première erreur que dame Pérez a commise : juste après avoir échangé quelques mots avec moi, elle déclara solennellement qu’elle m’aimait  déjà – vite vite comme ça, la mère ? C’était pour le moins suspect…


Déclaration d’amour fracassante et inattendue…

La suite ne s’est pas fait attendre : vu la profondeur de son amour pour moi, la belle, pressée de me rencontrer, était prête à venir me retrouver au Cameroun – que ne ferions-nous pas par amour ? À une seule condition : que je contribue à hauteur de 150 000 francs pour le billet d’avion. Ce à quoi j’ai consenti sans trop regimber.


Même si tu étais à Douala je ne t’aurais pas envoyé 5.000 francs pour le transport…

Leçon numéro 4 : Rester cohérent
Quand on prépare bien son modèle [son arnaque], on pense à tous les détails longtemps à l’avance. Si possible même, on prévoit des plans B pour se sortir de situations imprévues.
Céline l’ignorait sans doute, car lors de notre première prise de contact, elle m’a dit qu’elle était en mission à Londres. Pourtant, quand, feignant d’avoir mordu à son grossier hameçon, j’accepte de lui envoyer de l’argent pour qu’elle vienne me rejoindre au Cameroun, elle déclare qu’elle se trouve plutôt au Bénin – ma sœur, tu fais les voyages astraux ?
La solution était donc que je lui envoie l’argent par un de ses amis, un certain Mego Abel Wannami Olawale de Porto Novo – pourquoi recevoir les sous par un ami alors que tu es toi-même au Bénin ?


Voilà le vrai nom du malhonnête (enfin, je crois)

En plus, je ne sais si c’était pour m’impressionner, elle m’a dit travailler entre Toronto et Londres. Bizarrement, lorsque je commence à m’exprimer en anglais, en prétextant que je veux qu’elle m’aide à améliorer mon niveau dans la langue de Shakespeare, la dame ne répond que par des « Ok », « Cool », « Good » etc (le minimum, quoi). Et quand je la force enfin à faire des phrases, celles-ci sont truffées de fautes inacceptables – tu ne pouvais pas une fois dire que tu vis en France ? Vous aimez entendre hein !
Leçon numéro 5 : Savoir décrocher (avant de se faire prendre)
Un bon frappeur doit savoir quand on l’a démasqué. Mais il semble que certains soient encore plus stupides que ceux qu’ils essaient d’arnaquer.
 C’est exactement ce qui est arrivé à ma chère Céline Perez alias Mego Abel. Malgré les petites réticences dont je faisais preuve (je devais rester crédible moi aussi), et malgré les tests auxquels je l’ai soumise – un texte à traduire (avec l’aimable collaboration de Leyopar : D), les conversations en anglais, des questions sur le Canada et la Grande-Bretagne -, elle n’a pas eu l’impression que le pot aux roses avait été découvert. Pourtant, tous ces indices lui auraient mis la puce à l’oreille et l’auraient fait lâcher l’affaire.
Leçon bonus : Éviter de se faire ridiculiser
Dans une histoire de frappe, si le frappeur perd plus que celui qu’il essaie de frapper, c’est un peu comme s’il se faisait frapper – Je sais, il y a surabondance de « frappe» dans cette seule phrase.
Céline Mégo Abel Pérez (car les deux sont une seule et même personne), je l’espère a tiré des leçons de cette journée.
Juste pour le fun, j’ai décidé de continuer à jouer le jeu. « Je t’envoie l’argent d’ici mardi », lui ai-je dit. Il était tellement convaincu de recevoir cet argent que, devant mon retard à expédier les fonds, il m’a appelé pour s’enquérir de la situation – Je parie que ses potes étaient déjà au bar en train de boire l’argent-là en bières bien glacées.
La première fois, c’est un homme qui imitait mal une voix féminine que j’ai eu au téléphone. J’ai feint de ne pas bien saisir ce qu’il disait, et il a raccroché. Puis, j’ai eu « l’ami » de Céline qui me demandait à quelle heure j’allais envoyer l’argent (Pauv’con!). J’ai dit que je le faisais tout à l’heure. Pour les autres appels, je m’amusais à décrocher et à déposer le téléphone près de la télévision – même le fait d’écouter la CRTV n’a pas découragé le gars-là, je vous jure.
J’ai reçu en tout quatre appels de cet imbécile qui croyait me soutirer de l’argent avec une mise en scène aussi grossière que celle-là. Finalement, je lui ai envoyé un faux numéro de transfert, avant de désactiver la messagerie Facebook pour son compte, tandis qu’il m’envoyait des messages à répétition, me demandant le mot de passe et le nom complet de l’expéditeur.



Jusqu’à m’appeler « Chéri » hein! Tu as déjà vu quoi? Sapack [Prostituée]!
Il a fallu que mercredi fatigué de ses appels incessants, je lui dise oha [sans langue de bois] que son modèle était tombé à l’eau pour qu’il me laisse enfin en paix – plus stupide que celui-ci, tu meurs. Ekiéééé!

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