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mercredi 11 juin 2014

Cameroun : Nominations - Gouverneurs et de préfets

Ecrit par bbela  |  le  mercredi 11 juin 2014 pas de commentaires

[Aurore Plus]

L'Extrême-Nord en pôle position

Le 4 juin dernier, le Chef de l'Etat a procédé aux nominations dans les universités d'Etat et, surtout à la préfectorale. La nomination des gouverneurs de régions a surtout retenu l'attention.

Le fait saillant de ce mouvement de faible amplitude dans la préfectorale a été la nomination de l'énergique Gouverneur de la région de l'Ouest Midjiyawa Bakari. Celui-ci le Gouverneur de l'Extrême-Nord en remplacement de Awa Fonka Augustine muté à l'Ouest. Le préfet de la Sanaga Maritime Abata Edi'i Jean est promu Gouverneur du Nord en remplacement de Otto Joseph Wilson qui devient Gouverneur de la région du Centre. Au niveau de la préfectorale, les départements du Mayo Sava et Mayo Tsanaga ont de nouveaux préfets et le département du Mayo Sava, au cœur des enlèvements d'étrangers, revient donc à un originaire du grand nord : Babila Akoua. De même au niveau des gouvernants, Midjiyawa Bakari, originaire du grand nord est donc envoyé à l'Extrême-nord pour mieux combattre Boko Haram, les coupeurs de routes et les apprentis sorciers ravisseurs d'otages étrangers ce qui met à mal le tourisme dans cette région essentiellement touristique !

Toutes ces nominations participent du déploiement de l'armée dans la partie septentrionale : combattre la secte Boko Haram, protéger l'intégrité du territoire national, la sécurité des personnes et des biens. En nommant donc de nouveaux hommes à la tête de deux départements de l'Extrême-nord et en changeant le Gouverneur, le chef de l'Etat parachève donc la mise en place du dispositif censé garantir l'intégrité du territoire Camerounais. Le Cameroun respecte donc les engagements pris lors du sommet de Paris réunissant le Président Français François Hollande, les présidents Nigérian, Camerounais, Tchadien, Béninois et Nigérien. Le Chef de l'Etat avait été clair en affirmant sans ambages que « nous sommes venus déclarer la guerre au Boko Haram ».

Sens de la réserve

Ce Paul BIYA est surtout connu pour son sens de la réserve, de la retenue où tous les mots sont pesés. Ce n'est pas un va-t-en en guerre et quand il utilise un ton guerrier c'est que l'homme est excédé par les dégâts collatéraux du Boko Haram au Cameroun : enlèvements des otages, menace sur le territoire Camerounais à l'Extrême-nord et arrivée massive de réfugiés Nigérians fuyant les exactions du Boko Haram. On a d'ailleurs observé que lors des tractations avec les ravisseurs d'otages, le Gouverneur de l'Extrême-nord n'y a jamais été associé ! La société de l'Extrême-nord repose sur une certaine féodalité où le chef reste tout puissant. 

L'information circule de bouche à oreille et la langue la plus usuelle est le Fulfudé. Or le prédécesseur de Midjiyawa Bakari à l'Extrême-nord, ne comprenant pas le Fulfudé et ne maîtrisant sûrement pas les us et coutumes de l'Extrême-nord où cohabitent Moundangs, Kanuri, Kotokos, Arabes choas et ce sont les mêmes populations qui se meuvent de part et d'autre de la frontière avec le Nigéria avec une forte majorité de Kanuris. Il fallait donc avoir un Gouverneur de l'Extrême-nord maîtrisant les us et coutumes de cette région de même que le préfet du département de Mayo Sava et Mayo Tsanaga qui sont frontaliers au Nigéria et sujets aux enlèvements d'otages. Avec ces récentes nominations, le dispositif de lutte contre le Boko Haram est donc en place.

Collaboration des populations

Récemment, lors d'une tournée du Minadt René Sadi dans cette partie du pays, il avait invité les populations à collaborer avec les autorités administratives pour l'exploitation du renseignement. La lutte contre le Boko Haram doit se gagner au niveau du renseignement, élément vital dans une guerre asymétrique. Le Lieutenant-colonel Didier Badjeck, Chef de la division de la communication au Ministère de la défense avait d'ailleurs énuméré les éléments clés de la guerre asymétrique. Au niveau conventionnel, nous avons à reconnaître les voies de communication, protéger certains endroits sensibles, protéger les symboles de l'Etat, les personnes et les biens. 

Ce qui nous fixe sur des points précis. Dans le cas actuel, vous avez des adversaires qui n'ont pas de base. Vous ne savez pas d'où ils viennent. Il leur suffit d'un simple renseignement sur nos positions et ils attaquent en fonction des éléments de notre présence. Cette menace est difficile à juguler. Il est important ici que s'installe la collaboration entre les forces de défense et la population. Parce que ces éléments du Boko Haram vivent parmi nous. Il est difficile de faire la différence entre un élément de ce mouvement et un compatriote vivant dans cette partie du pays. Nous devons donc être réactifs et flexibles sur le terrain. Cette collaboration entre les populations, les forces de défense, les autorités traditionnelles et administratives doit être sans faille et si un maillon de cette chaîne est défectueuse, c'est tout le dispositif qui se révèlera chancelant et exposera tout le pays.

Parachever un dispositif

Ces récentes nominations des gouverneurs et des préfets viennent donc compléter et asseoir définitivement le dispositif de lutte contre le Boko Haram. Ces nominations ne sont donc pas le fruit du hasard car, le chef suprême des armées entend sécuriser notre territoire contre les assauts du Boko Haram, et, in fine gagner cette guerre contre un ennemi invisible qui peut frapper partout et à tout moment pour créer des actions d'éclat et s'affirmer aux yeux de la communauté régionale, voire mondiale. Le dispositif est en place, il faut maintenant sensibiliser les populations en vue d'une collaboration loyale, franche, efficace et sans faille. 

Ce n'est qu'à ce prix que sera gagnée la guerre sur le terrain et que le Boko Haram sera mis hors d'état de nuire ; il faut que la peur change de camp, il faut terroriser le Boko Haram et le cerner, l'encercler afin de le vaincre définitivement. Le Chef de l'Etat, en déclarant la guerre au Boko Haram déplace la terreur et la peur en acculant l'ennemi invisible, en le traquant. Le Boko Haram est donc le gibier traqué par des chiens méchants.

© Aurore Plus : Florent Ndabo

 




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