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samedi 5 juillet 2014

Cameroun: Hausse du carburant - le gouvernement et les syndicats se séparent en queue de poisson

Ecrit par bbela  |  le  samedi 5 juillet 2014 pas de commentaires

Une dizaine de membres du gouvernement a rencontré les responsables des syndicats hier, jeudi 3 juillet à Yaoundé pour étouffer un inévitable soulèvement populaire après la hausse du prix du carburant à la pompe et du gaz.

Mettant la charrue avant les boeufs, c’est finalement hier, jeudi 3 juillet 2014, trois jours après l’entrée en vigueur de l’inique décision d’augmenter unilatéralement le prix du carburant à la pompe et du gaz domestique, deux produits angulaires dans la régulation du panier de la ménagère, que le gouvernement est allé à la rencontre des syndicats, ignorant toujours royalement les véritables associations des consommateurs. La rencontre a réuni une dizaine de membres du gouvernement et les responsables des organisations syndicales des transporteurs et celui de la fonction publique.

 
La rencontre entrait en droite ligne des fallacieuses mesures d’accompagnement que le communiqué gouvernemental sur l’augmentation des prix du carburant à la pompe et signé, et c’est la grande surprise, ni par le Président de la République, ni par le Premier ministre Chef du gouvernement, mais par le Secrétaire général des services du premier ministre, Louis Paul Motazé, le neveu

du chef de l’Etat. A peine, la concertation entamée, les dirigeants des organisations syndicales ont gentiment décidé de quitter la salle des travaux, faisant achever la réunion en queue de poisson.

 

Pour les responsables syndicaux, leur attitude était sous-tendue par trois lignes conductrices :

 
- Il n’est pas question de se mettre autour d’une table avec des personnes qui n’ont aucun mandat de qui de droit pour mener une négociation aussi sérieuse et qui joue plus leur carte personnelle en passant pour des caisses d’enregistrement que toute autre chose ;
- Il souhaite attendre que le président de la République Paul Biya, qu’il ont saisi la veille, mercredi 2 juillet par une correspondance, donne tout d’abord suite à leur saisine, sinon ce serait monter deux chevaux à la fois pour faire le même parcours, ce qui conduirait inévitablement à une contre productivité de leur action ;
- et afin, ils n’entendent négocier que si le gouvernement suspendait le communiqué relatif à la hausse des prix des hydrocarbures qui est entré en vigueur depuis le 1er juillet.

Parce que pour les syndicats comme pour les mouvements de défenses des droits de consommateurs, en prenant cette décision de manière unilatérale, sans mener aucune consultations avec eux les partenaires sociaux, le gouvernement a fait preuve d’une méprise à leur égard et prémédité son coup de force. Puisque les dernières consultations datent de 2012. Qu’est-ce qui peut expliquer que le gouvernement pourtant déterminé à cette époque, avait fini par reculer devant le blocus des organisations de la société civile qui s’était opposée à une éventuelle hausse ? Pour les observateurs, c’est ni plus ni moins que de la provocation. Jean-Marc Bikoko, qui est le porte-parole des syndicats, s’offusque de ce que pour une question aussi importante et sensible qui peut voir le pays s’embraser, ce ne soit pas le Chef du gouvernement qui les rencontre mais des griots du régime.

 

«C’est le Chef du gouvernement que nous voulons rencontrer, parce qu’il ne s’agit pas seulement de hausse de prix que nous devons poser sur la table», mais aussi des dérivées de cette hausse. Notamment de la flambée des prix des produits de première nécessité qui s’annonce avec une grande menace d’inflation que le portefeuille du Camerounais moyen ne peut plus supporter. Ce qui entraine une urgence de trouver les mesures qui vont permettre de préserver le pouvoir d’achat des populations. Concrètement, cette décision entraine par ricochet que les mesures d’accompagnement exigées par les Osc depuis 2012 pour accompagner cette hausse des prix afin d’atténuer l’impact sur l’économie nationale. A savoir : la hausse des salaires des fonctionnaires, la revalorisation du Smig, la diminution du nombre de taxes entrant dans le mécanisme de calcul du tarif à la pompe,…



La menace insurrectionnelle étant de plus en plus forte. Des syndicats des transporteurs annoncent déjà la hausse des tarifs du transport urbain à 250 Fcfa le jour et 300 Fcfa la nuit. Et les transporteurs interurbains et des marchandises qui influent le plus sur le panier de la ménagère ne sont pas en reste.

 

Menace insurrectionnelle
Conséquence, déjà, trois préavis de grève ont été déposés hier jeudi sur la table du gouvernement. Les grèves seront simultanément lancées le 07, le 10 et le 14 juillet 2014 sur toute l’étendue du territoire national. Car, il faut préciser que ce n’est pas la hausse des prix des hydrocarbures en soi qui est contestée, mais le coup de force utilisé par le gouvernement et l’absence de mesure concrète d’accompagnement qui, jusqu’ici annoncées sont fallacieuses et ne peuvent pas permettre de contrôler les spéculations et l’inflation qui s’annoncent et surtout d’aider les couches les plus fragiles à y faire face.

 
Parce que la réalité c’est qu’ils n’ont pas le pouvoir d’achat pour suivre. Et actuellement le gouvernement fait du dilatoire. Mieux même, se sert de cette hausse comme un ballon d’essai. Si les Camerounais se montrent amorphes, ce qu’on en doute, alors les pouvoirs publics vont considérer qu’ils sont en roue libre et certainement que la hausse du Kw/h d’électricité qui est aussi en gestation depuis quelques semaines va entrer en application.

 




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