Joseph « Sepp » Blatter, né le à Viège dans le canton du Valais, est un homme d'affaires et dirigeant sportif suisse. Huitième président de la FIFA depuis le 8 juin 1998, il annonce sa démission le 2 juin 2015.
Il est élu pour la première fois à ce poste le 8 juin 1998 lors de du 51ème congrès de la FIFA, succédant à Joao Havelange
qui occupait les fonctions depuis 1974. Sepp Blatter est réélu en 2002,
2007 et en 2015. Avant de devenir président de la FIFA, il avait exercé
des postes de direction dans les relations publiques, notamment chez le
fabricant de montres suisse Longines, et était le secrétaire général de l'institution internationale du football depuis 1981.
Comme son prédécesseur brésilien, Blatter a cherché a augmenter l'influence des continents africain et asiatique
dans le monde du football à travers l'extension de leur participation
dans divers tournois de la FIFA, mais il a également été constamment
poursuivi par des allégations de corruption et de mauvaise gestion
financière. Le règne de Blatter correspond à une vaste expansion des
recettes générées par la Coupe du Monde de la FIFA, avec dans le même temps, la faillite de la société de marketing International Sport and Leisure
en 2001 et de nombreuses allégations de corruption dans l'institution
qu'il dirige en ce qui concerne les processus de désignation des pays
organisateurs des compétitions internationales de la FIFA.
Le 2015, trois jours après sa réélection en plein cœur d'une affaire de corruption
touchant l"institution qu'il dirige, Sepp Blatter annonce qu'il
démissionne de son poste de président de la FIFA, en expliquant que « ce mandat n’a pas le soutien de l’intégralité du monde du football »2. Son successeur sera élu lors d'un congrès exceptionnel entre décembre 2015 et mars 20161.
Biographie
Il grandit dans une famille germanophone, son père est contremaître dans l'usine chimique de Lonza, sa mère au foyer élève ses deux autres frères Peter et Marco, et sa sœur Ruth3,4.
Il fait ses études dans les collèges de Sion et de Saint-Maurice avant d'obtenir un diplôme de commerce et d'économie politique à HEC Lausanne. Footballeur amateur de 1948 à 1971, il commence sa carrière professionnelle en tant que directeur des relations publiques à l'office du tourisme valaisan. En 1964, il devient secrétaire général de la Ligue suisse de hockey sur glace. Il s'intéresse également au journalisme : en 1956, il adhère à l'Association des journalistes sportifs suisses. En 1970, il entre au sein de la direction du Neuchâtel Xamax FC. Il reste à ce poste jusqu'en 1975. Il est devenu entre-temps directeur des relations publiques de la marque d’horlogerie Longines. À ce titre, il participe à l'organisation des Jeux olympiques de Munich en 1972 et de Montréal en 1976, dans le domaine du chronométrage, où ses qualités commerciales sont remarquées par Horst Dassler (en), fils du fondateur d'Adidas qui le recommande à João Havelange, président de la FIFA5. Durant l'été 1975, la FIFA lui attribue le poste de directeur des programmes de développement. Sous la direction de João Havelange, il met en place plusieurs compétitions :
- Coupe du monde de football féminin ;
- Coupe du monde de football des moins de 20 ans ;
- Football en salle[réf. souhaitée].
Au début des années 1980, Sepp Blatter grimpe dans la hiérarchie de la FIFA. En novembre 1981,
il est nommé secrétaire général de l'association. Selon la journaliste
Barbara Smit et le professeur Alan Tomlinson, cette nomination est due à
Dassler afin d'écarter Helmut Käser, secrétaire général depuis 1961. Le
patron d'Adidas aide Havelange puis Blatter dans leur conquête du
pouvoir, payant une partie du salaire de Blatter qui a son bureau à
Landersheim, au siège d'Adidas France, quand il entre à la FIFA6,7. Le journaliste d'investigation Andrew Jennings (en) prête ce commentaire à Dassler « on va installer ce type [Blatter] dans la place, il est bien, il est des nôtres »8.
D'abord marié à Liliane Biner, avec qui il a sa fille unique, Corinne,
Blatter se remarie avec Barbara, la fille d'Helmut Käser, avant de
divorcer dix ans plus tard et de vivre un dernier mariage, entre 2002 et
2004, avec une amie de sa fille, Graziella Bianca, ancienne dresseuse
de dauphins d’un parc aquatique9.
En 1990, il est nommé directeur exécutif et s'occupe de plusieurs coupes du monde. Au printemps 1998, il se porte candidat à la présidence de la FIFA. Il accède à ce poste le 8 juin de la même année alors que Lennart Johansson était favori, ce qui suscite des rumeurs de tentative de corruption de la part de l'entourage de Blatter, le président de la Fédération de Somalie de football Farah Weheliye Addo (en) étant chassé de la FIFA après avoir dénoncé ces pratiques10,11.
En 1990, il est nommé directeur exécutif et s'occupe de plusieurs coupes du monde. Au printemps 1998, il se porte candidat à la présidence de la FIFA. Il accède à ce poste le 8 juin de la même année alors que Lennart Johansson était favori, ce qui suscite des rumeurs de tentative de corruption de la part de l'entourage de Blatter, le président de la Fédération de Somalie de football Farah Weheliye Addo (en) étant chassé de la FIFA après avoir dénoncé ces pratiques10,11.
Le 29 mai 2015 à Zurich, à l'âge de 79 ans, il est réélu pour un cinquième mandat de président de la FIFA en plein cœur d'une affaire de corruption lors du 65ème congrès12, avant d'annoncer sa démission trois jours plus tard, le 201513.
Polémiques
La présidence de Sepp Blatter est marquée par de nombreuses polémiques et affaires de corruption.
Le journaliste David Yallop publie ainsi en 1999 How They Stole the Game (Comment ils ont volé le jeu) et dans la même veine le journaliste Andrew Jennings publie en 2006 Carton rouge !,
où il dénonce la gestion de Sepp Blatter en reprenant nombre de données
déjà publiées ainsi que des accusations de corruption. La FIFA tente,
en vain dans les deux cas, de faire interdire la publication de ces
ouvrages.
En 2014, l'ancien président de la fédération anglaise de football David Triesman compare à la Chambre des lords Sepp Blatter à Vito Corleone, et dit de la FIFA qu' «elle
possède une longue tradition de pots-de-vin, de magouilles et de
corruption. La FIFA se conduit comme une famille de mafieux. La
corruption a été érigée en système et soutenue par l'absence
d'investigations et où la plupart des accusés échappe aux enquêtes. Des
douzaines de travailleurs immigrés tués dans la construction des stades
au Qatar sont ainsi ignorées»14.
Affaire ISL
La faillite de la société suisse International Sport and Leisure
(ISL), en 2001 avec des dettes de plusieurs dizaines de millions d'euros
révèle le premier gros scandale de corruption touchant la FIFA.
L'entreprise avait obtenu l'exclusivité de la vente des droits
marketings de plusieurs Coupes du monde.
Dès l'année 2001, le juge d'instruction du canton de Zoug
Thomas Hildbrand, spécialisé dans les crimes et délits économiques,
mène son enquête sur la société désormais en faillite ISL. En mai 2002
déjà, le secrétaire général de la FIFA, Michel Zen-Ruffinen, avait
publiquement dénoncé les dysfonctionnements au sein de l'association de
football et critiqué le « système Blatter ». Un mois plus tard, il était
contraint de démissionner. Les investigations de la justice menent aux
perquisitions dans les bureaux de la FIFA à Zurich en novembre 2005, en
raison de forts soupçons de détournement de fonds et de corruption.
L’enquête de Michael Garcia accuse directement le président de la FIFA Joao Havelange
et son gendre Ricardo Teixeira, puissant patron du football brésilien
de 1989 à 2012 et vice-président de la FIFA. Les deux hommes auraient
touché 40 millions d'euros de pots-de-vin dans les années 90;
Trafic de billets
En 2014, un vaste trafic de billets d'entrées pour les matchs est démantelé par la police brésilienne. Un membre de la FIFA, Mohamadou Lamine Fofana ainsi que le directeur de la société Match Hospitality, Ray Whelan,
sont arrêtés par la police. Le trafic pèse 70 millions de dollars et
date des quatre dernières coupes du monde. La société suisse Match
Hospitality est un prestataire exclusif de la FIFA, cette société suisse appartient à la société suisse Infront Sports and Media, dirigée par Philippe Blatter, le neveu de Sepp Blatter15,16.
Autres
Lors de la finale de la Coupe du Monde 2006, le président de la FIFA
refuse de remettre le trophée au capitaine de l'équipe d'Italie Fabio
Cannavaro17.
Interviewé par France Télévisions18 en septembre 2006, Blatter nie l'existence du dopage
dans le foot, en soutenant que la pratique du dopage dans les sports
collectifs en général « n'existe pratiquement pas puisqu'elle ne serait
d'aucune utilité ». En décembre 2012, interviewé lors de l'émission Canal football club, il réitère ses déclarations en se disant « certain qu’il n’y a pas de dopage organisé dans un sport collectif » puis ajoutant en mimant le geste que la plupart des cas détectés concernait « la drogue, la marijuana ou un peu de schnouf »19.
En 2010, il invite les homosexuels à « s'abstenir de toute activité sexuelle » pendant la Coupe du monde de football de 2022 (organisée au Qatar, pays où l'Islam, considérant l'homosexualité comme un péché, est la religion d'État). Ces propos ont provoqué la colère d'associations gay20.
En 2011, lors de son élection à la présidence, il est informé par Jack Warner, alors président de la Concacaf, de versements en liquide de la part Bin Hamman,
son adversaire à l'élection, son principal concurrent. Celui-ci doit
alors se retirer et Sepp Blatter reste l'unique candidat à l’élection21.
En 2014, la FIFA dépense 25 millions de francs suisses pour la
participation à un film fiction qui a couté 28 millions de francs
suisses, United Passions supposé être à la gloire d'un Sepp Blatter incarné par Tim Roth. Présenté au festival de Cannes le 18 mai 201422, le film récolte une note de 2.8 sur 10 par le site IMDB23.
En 2014, Sepp Blatter déclare qu'il n'y a pas de racisme dans le football, assimilant ces actes à des faits de jeu21.
Distinctions et prix
Sepp Blatter a reçu de nombreux prix et distinctions dont :
- Président d'honneur de Neuchâtel Xamax ; le club, surendetté, est mis en faillite le 12 janvier 2012
- Membre d'honneur de l'ASF (Association suisse de football)
- L'ordre du Mérite olympique
- L'ordre du Mérite de l'UEFA
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Prix de la Francophonie de l'Académie des sports (1989)
- Or Tambo et Order of Good Hope, décernés par l'Afrique du Sud
- Grand Officier du Wissam Al Arch et Grand Cordon du Wissam Alaouite, décernés par le Maroc
- L'American Global Award for Peace
- Humaniste de l'année et Charte d'or de la paix et de l'humanisme décernés par la Ligue internationale des humanistes pour la paix et la tolérance (en)24
- Docteur honoris causa en arts, Université De Montfort (Leicester)
La Bolivie, la Jordanie, la Tunisie, le Yémen, le Soudan, Djibouti et la République centrafricaine lui ont également décerné des ordres et des titres pour ses services25. Il est élevé chevalier de l'Ordre du croissant vert comorien le 3 mars 201026.
La chute de Sepp Blatter en neuf déclarations
«C’est
un moment difficile pour le football, les supporters et la FIFA. De
tels comportements n’ont pas leur place dans le football et nous nous
assurerons que ceux impliqués seront exclus du jeu.»
Le 27 mai, jour de l’arrestation à Zurich de sept hauts responsables de la FIFA.
Le 27 mai, jour de l’arrestation à Zurich de sept hauts responsables de la FIFA.
«Michel, c’est trop tard»
Le 28 mai, en réponse, selon Michel Platini, à la demande du président de l’UEFA, qui voulait que le Suisse démissionne.
Le 28 mai, en réponse, selon Michel Platini, à la demande du président de l’UEFA, qui voulait que le Suisse démissionne.
«Les
événements d’hier, sans précédent, ont jeté une ombre sur le football
et sur le Congrès. (…) Je ne peux pas surveiller tout le monde. Si
certains veulent mal faire, ils tenteront aussi de s’en cacher. Je suis
sûr que d’autres mauvaises nouvelles vont venir. Mais il est important
de restaurer la confiance.»
Le 28 mai, lors de la cérémonie d’ouverture du Congrès de la FIFA.
«Le football a besoin d’un leader fort, expérimenté. Et moi, j’ai besoin de vous.»
Le 29 mai, quelques minutes avant l’élection à la présidence de la FIFA.
«Démissionner, ça voudrait dire que je suis fautif»
«Je
vous aime. Je sais que je ne suis pas parfait mais personne n’est
parfait. (…) On me rend responsable de tout (…) mais je vais remonter le
chemin. Et à la fin de mon mandat, je pourrai donner une FIFA solide,
forte, sortie de la tempête.»
Le 29 mai, devant le Congrès, juste après sa réélection.
«Les
coupables – si leur culpabilité est avérée – sont des individus et non
pas l’organisation dans son ensemble! Maintenant, c’est à nous tous de
réparer les dégâts.»
Le 29 mai, juste après sa réélection.
«Je
suis soulagé: par ma réélection, mais aussi par la bonne ambiance qui
régnait ce matin au sein du Comité exécutif et qui m'a confirmé que je
n'étais pas seul.»
Le 30 mai, lendemain de sa réélection.
«Démissionner, ça voudrait dire que je suis fautif, or je lutte depuis quatre ans contre toute corruption.»
Le 30 mai, dans une interview à la Radio télévision suisse.
«Même
si un nouveau mandat m'a été confié, il semble que je ne sois pas
soutenu par tous dans le monde du football, c'est pourquoi je vais
convoquer un Congrès extraordinaire et remettre mon mandat à
disposition.»
Le 2 juin, lors d’une conférence de presse au siège de la FIFA, à Zurich.
Le 2 juin, lors d’une conférence de presse au siège de la FIFA, à Zurich.
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