#BringBackOurGirls (ramenez nos
filles) est le slogan de soutien à la libération des lycéennes nigérianes
enlevées par les islamistes de Boko Haram. Profitant du succès de ce slogan sur
les réseaux sociaux, plusieurs détournements ont fleuri sur le web. C’est le
cas de #BringBackOurGbagbo, lancé par des partisans de l’ancien président
ivoirien Laurent Gbagbo.
Par Poly Muzalia
Ils réclament la libération de
Laurent Gbabgo, ancien président de la Côte d'Ivoire, incarcéré à la Cour
pénale internationale, à La Haye, aux Pays-Bas. Les fidèles de l’ancien
dirigeant ivoirien se mobilisent sur les réseaux sociaux avec le hashtag
parodique #BringBackOurGbagbo, repris plus de 3 000 fois sur Twitter depuis son
lancement le 8 mai, selon le site Topsy.com. Créée dans la foulée, leur page
Facebook enregistre plus de 2 500 "j'aime". Et ça ne s’arrête pas là
: les pro-Gbagbo ont également investi la plateforme Tumblr et ils ont créé un
profil sur Flickr.
Claudus Kouadio (qui n'a pour le
moment pas fait suite à nos demandes d'entretien) est l’un des meneurs de cette
campagne. Il se présente comme un "patriote ivoirien",
"activiste du web" et "gbagboïste certifié". Sur son blog,
la teneur des articles est profondément pro-Gbagbo et clairement hostile au
pouvoir en place.
Pour Frank Toti, un autre-pro
Gbagbo très actif sur Twitter, cette campagne est l’occasion de dénoncer une
justice internationale dont il remet en cause la neutralité. "Face à cette
injustice et à cette duplicité de la Communauté internationale, nous crions #BringBackOurGbagbo",
a écrit celui qui se présente comme journaliste.
Un détournement
"pathétique"
Et certains posts vont encore
plus loin, en faisant le parallèle entre la secte islamiste Boko Haram et les
chasseurs traditionnels Dozo, qui ont soutenu le président Ouattara pendant la
crise postélectorale de 2010-2011. "La campagne #BringBackOurGbagbo a mis
les membres de #DozoHaram KO", a lancé Steve Beko.
Dans la foule de tweets, ils sont
rares ceux qui dénoncent le détournement du mot-clic. On peut pourtant trouver
Charlie Brown (@Ivoirinho), qui lâche : "Pathétique le détournement du
hashtag de soutien aux innocentes enlevées par des terroristes pour un type qui
n'a pas les mains propres. Vous qui avez transformé #BringBackOurGirl en
#BringBackOurGbagbo. Ça va un peu le cerveau ? J'ai mal à ma Côte
d'Ivoire."
Laurent Gbagbo, arrêté en avril
2011, est détenu à la Cour pénale internationale, à La Haye, aux Pays-Bas. Il
est suspecté de crimes contre l’humanité lors des violences qui ont suivi les
élections de 2010 en Côte d’Ivoire.
Source : http://www.rnw.nl/afrique
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