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samedi 30 août 2014

Cameroun: Affaire Marafa Hamidou Yaya, Mediapart participe t-il à un lynchage médiatique?

Ecrit par bbela  |  le  samedi 30 août 2014 pas de commentaires

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P) a fait paraître dans un communiqué qu'une campagne de lynchage médiatique est organisée contre Marafa, accusé d'orchestrer une rébellion dans le Nord Cameroun suite à la publication par Médiapart d'une enquête qui etaye cette hypothèse. Info ou Intox ? Ledit comité a fait l'écho d'un article du quotidien le Monde dans lequel Marafa dénoncerait les agissements de la secte islamiste Boko Haram, dont il se « servirait » pour déstabiliser le pays, ce qui contredirait la thèse d'un complot (ndlr)

Voici en deux temps la teneur du communiqué et l'article du Monde.

<![if !supportLists]>1. <![endif]>Communiqué:

Pour votre attention;

Une campagne de lynchage médiatique - qui peut rapidement tournée en répression politique - est enclenchée actuellement au Cameroun dans les médias officiels contre le Prisonnier Politique Marafa Hamidou Yaya et un certain nombre d'intellectuels et/ou hommes politiques originaires du grand Nord...à la suite notamment de la parution dans le site d'information en ligne français "Mediapart" de l'article deMme Fanny Pigeaud associant maladroitement l'éruption d'une  "rébellion" contre Paul BIYA à la séquestration de Marafa Hamidou Yaya.


Pour ceux qui n'ont pas accès  au contenu de mediapart, voici un résumé de son contenu:


Nous en appelons à la vigilance des autorités françaises et des journalistes, car des vies innocentes sont désormais en danger.

Pour le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)

Joël Didier Engo, Porte-Parole



Marafa Hamidou  credit photo : mediapart

<![if !supportLists]>2.   <![endif]>Article du Monde

Juste pour une meilleure information, en complément de l'article d'investigation de Mme Fanny Pigeaud, paru dans Mediapart le 26 août 2014, sous le titre: "Cameroun: Paul Biya, après plus de trente ans de règne, est confronté à une rébellion"

Voici ce que le prisonnier politique et vraisemblablement un des rares hommes d'État que comptent le Cameroun aujourd'hui - Marafa Hamidou Yaya ( sur la photo) - écrivait sur Boko Haram dans une tribune parue dans le quotidien Le Monde le 14 mai dernier, suite à l'enlèvement des 276 lycéennes à Chibok au Nigéria:



"Sauvons les lycéennes de Chibok !"









Avec le kidnapping de 276 lycéennes à Chibok le 14 avril, Boko Haram montre que, comme le dit le proverbe, « l'élargissement du déshonneur n'a pas de limite ». Ce groupe terroriste et son chef, Aboubakar Chekau, n'en sont pas à leur première action ignoble contre des innocents, et même contre des enfants. Le sang des 29 adolescents tués au Federal Government College Buni Yadi, le 25 février, est encore frais sur leurs mains. Il ne séchera jamais, pas plus que celui des victimes des massacres commis au College of Agriculture de Gujba et à l'école de Yobe State, en septembre et juillet 2013.



C'est donc bien une escalade à laquelle nous assistons. Escalade dans l'ampleur des exactions mais aussi dans la violence obscurantiste faite aux peuples africains. En destinant ces malheureuses à l'esclavage, Boko Haram intensifie sa perversion de l'islam, et même ses attaques contre lui, alors qu'il a déjà fait deux tiers de victimes musulmanes et a été dénoncé par des autorités aussi éminentes que le grand moufti d'Arabie saoudite. En ciblant des lycéennes, il cherche à nous plonger dans l'arriération, à nous voler l'éducation, le savoir, l'égalité des femmes, le progrès, les bases de notre avenir.



En violant les frontières pour accueillir les terroristes fuyant le Mali et venant établir des bases arrière au Cameroun, en déclenchant l'intervention de puissances occidentales, en dressant nos communautés les unes contre les autres par le règne de la méfiance et de la terreur, en appelant « occidentalisation » le dynamisme de notre tempérament, Boko Haram fait tout pour inverser la marche de l'histoire africaine récente, qui s'est construite dans la lutte pour l'indépendance, l'harmonie des communautés, le développement.



La barbarie de Boko Haram n'est rien d'autre que la négation des valeurs et des aspirations de tous les Africains. Le terme de « négation » est à prendre dans son sens le plus fort. Boko Haram n'est pas porteur d'une idéologie mais d'une anti-idéologie, de nihilisme à l'état pur. C'est ce qui explique son expansion et sa force d'attraction, en particulier auprès des jeunes. Le continent africain compte 200 millions de 15-24 ans. La croissance des dix dernières années, surtout liée à la natalité et à l'appréciation des matières premières, ne leur a pas offert d'emplois en nombre suffisant et n'a pas amélioré de manière significative leurs conditions de vie.



Même au Nigeria, première économie d'Afrique, nombre de ces jeunes vivent dans un désœuvrement non voulu, sans perspective d'avenir pour les mobiliser, sans occasions d'exprimer leurs talents et leur potentiel, sans moyens de se construire une place dans la société. Il n'y a que deux voies pour mettre fin à ce désespoir. Le long chemin des réformes et des efforts collectifs, qui mène à une prospérité inclusive et juste. La courte marche jusqu'au précipice, qui mène à la destruction des autres, et de soi. C'est sur celle-ci que Boko Haram veut entraîner les jeunes Africains – comme Al-Shabab, le groupe responsable de l'attentat du West Gate Mall de Nairobi, qui ose se donner un nom qui signifie « jeunesse » en arabe.

Il n'est donc pas vain de dire que nous sommes tous nigérians, que ces jeunes filles sont nos enfants, que Boko Haram est l'ennemi de tous les Africains.

MOBILISONS-NOUS CONTRE CES CRIMINELS

Aussi, je lance un appel à tous mes compatriotes, à tous les chefs traditionnels, à toutes les populations de l'Afrique en miniature qu'est le Cameroun, et qui partage une frontière de 2000 kilomètres avec le Nigeria.

Mobilisons-nous contre ces criminels et leur projet de terre brûlée, coopérons avec les pouvoirs publics, cessons de vivre dans la peur et la résignation. Ne nous rendons pas complices par inaction, car nous nous rendrions victimes. Ne nous laissons pas déposséder de notre passé et de notre avenir par des terroristes.

Moi le Camerounais, qui suis fier que la grande mosquée de Yaoundé se trouve sur l'avenue Jean- Paul-II, je lance aussi un appel aux autorités religieuses et aux lamidos, les chefs des communautés musulmanes d'Afrique de l'Ouest. Dénoncez cette instrumentalisation de la religion à des fins de mort et de violence sans but. Dites que Boko Haram est l'ennemi de l'islam comme des chrétiens. Prêchez que la religion véritable promeut l'harmonie.

Je lance enfin un appel aux chefs d'Etat africains. Faisons bloc. L'aide des Etats-Unis, de la France, de la Chine, l'implication personnelle du couple Obama, est un geste qui les grandit. Il nous est nécessaire dans cette crise. Mais prenons conscience que Boko Haram et ses semblables ne seront vaincus que par une double démarche. D'une part, nous devons cesser de chercher notre salut au Nord. Les pouvoirs locaux sont seuls légitimes pour agir contre ces groupes et pour obtenir l'implication de nos communautés, sans laquelle rien n'est possible. D'autre part, les interventions militaires ne sont pas l'outil approprié. Selon la formule de la Rand Corporation dans une étude de 2008, les djihadistes doivent être traités comme des criminels et non comme des guerriers de la foi.

La criminalité se combat par des opérations de police et de renseignement, et surtout par la construction de projets concrets de développement capables de faire barrage à l'ignorance, à la misère et au désespoir. Mutualisons nos enjeux sécuritaires et économiques. Ne nous accusons pas réciproquement de faiblesse ou d'inertie, mais inscrivons-nous dans un avenir commun.


Sauvons les lycéennes de Chibok, et sauvons toutes les victimes virtuelles de l'extrémisme par l'arme de l'espoir.

M. Marafa Hamidou Yaya a été condamné à vingt-cinq (25) ans de prison pour "complicité intellectuelle de détournements de deniers publics" en septembre 2012. Actuellement séquestré dans les sous-sols du Secrétariat d'État à la Défense (de sinistre réputation), il est reconnu comme prisonnier politique par la communauté internationale, notamment le Département d'État Américain.

Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)

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