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mardi 17 décembre 2013

Récupération : Quand football et politique font chambre commune

Ecrit par bbela  |  le  mardi 17 décembre 2013 pas de commentaires




Les prestations des Lions indomptables à ces rendez-vous sont un enjeu majeur au plan national.
La victoire 4-1 des Lions indomptables sur leurs homologues tunisiens le 17 novembre 2013 à Yaoundé, n’a pas seulement qualifié le Cameroun pour le Mondial de 2014 au Brésil : elle a abaissé le pointeur du thermomètre social, rendu fou par une tension sourde, mais potentiellement explosif. Une défaite au stade Ahmadou Ahidjo, synonyme d’une non qualification au rendez-vous brésilien de l’an prochain après la calamiteuse expédition sud-africaine de 2010, et personne n’aurait pu prédire le dénouement d’une telle hécatombe. Seul le dispositif sécuritaire exceptionnel déployé ce 17 novembre à Yaoundé renseigne sur un fait : la menace était réelle, y compris pour le gouvernement, qui dispose de réseaux d’information conséquents. Le pénalty manqué de Womé Nlend le 08 octobre 2005 sur la même pelouse du stade Ahmadou Ahidjo qui priva le Cameroun de Coupe du monde l’année d’après et ses conséquences pour le footballeur, certains de ses proches et pour ses coéquipiers procèdent encore des souvenirs d’hier…
 
On le voit donc, la participation ou non de l’équipe nationale fanion de football aux phases finales du plus grand rendez-vous mondial en la matière a une relation directe avec la météo politique et sociale nationale. En 1982, 1990, 1994, 1998, 2002 et 2010, à chaque fois, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest du pays, les lignes de clivage entre les Camerounais, d’ordinaire marquées, perdent de leur étanchéité. Dans ces moments, tous les compatriotes de Roger Milla sont encartés au même parti politique, à la même chapelle religieuse, à la même tribu, au même rang social. Les buts de Samuel Eto’o sont certes célébrés dans son pays Bassa d’origine mais aussi et sinon plus à Kousseri, Yokadouma, Kye-Ossi…Les arrêts spectaculaires de Alioum Boukar étaient fêtés aussi bien par la communauté musulmane que par les chrétiens. Pendant ces moments, même les contrariétés quotidiennes de la vie s’effacent devant le bonheur de la victoire. Ne fût-ce qu’un court instant.
 
Sur le plan politique, il n’est que d’observer l’empressement avec lequel certains des leaders politiques récupèrent les prestations très souvent éclatantes des Lions indomptables lors des phases finales de Coupe du monde. Faute de bilan conséquent dans d’autres domaines et même dans celui du sport, les victoires de l’équipe nationale fanion de football servent désormais de cache-sexe aux défaites des politiques. «Le Lions fighting spirit», ressort profond de ces prestations comme on l’a vu le 17 novembre dernier, fait partie des «must» des discours politiques, et notamment ceux de Paul Biya. Comme à d’autres moments, le football camerounais est, lors des Coupe du monde auxquelles il est prend part, l’opium qui endort le peuple.

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