L'expert libanais, Amin Hoteith,
revient, dans les colonnes du journal "Al-Bana", sur la nouvelle
stratégie américaine, en Syrie, et écrit : "Les Etats Unis continuent de
mettre à profit le terrorisme, au nom de la lutte contre le terrorisme,
suivant la stratégie de l'OTAN, définie en 2010, laquelle consistait à
instrumentaliser ce fléau.
Les analystes ont conclu, à l'époque, à l'émergence d'une nouvelle vague d'actions stratégiques et d'un soft power, dont le terrosime serait l'échine dorsale. Les choses se sont précisées, quand Al-Qaïda a accru ses actions, en Irak, avant de débarquer, en Syrie.
Un Al-Qaïda, qui n'a jamais cessé d'être l'armée secrète des Etats Unis contre ses adversaires. La lutte contre ce terrorisme, là, a, ensuite, servi de prétexte aux Américains, pour ouvrir, chaque jour, un nouveau front contre des adversaires. Daech, contre qui Washington a coalisé 63 pays, et qui a justifié le départ des avions US de l'Irak vers la Syrie, demande, selon les Américains, de 3 à 10 ans, pour être, totalement, extirpé! Cette précision ne laisse aucun doute : les Etats Unis veulent entraîner toute la région dans une spirale de guerre d'usure.
Depuis peu, pourtant, les Etats Unis émettent le signe d'une volonté d'implication minimale, dans les guerres qu'ils ont déclenchées. En Syrie, tout comme en Irak, les Américains veulent, désormais, intervenir, de façon limitée, et la raison en est bien claire : depuis 2011, l'Amérique va d'échec en échec, en Syrie. Face à la ténacité d'Assad et de ses alliés, Washington a décidé de mettre sous pression l'Irak, pour le rallier à sa cause. L'invasion des provinces irakiennes, par Daech, est à comprendre, en ce sens. La lutte contre Daech aurait dû, en effet, convaincre Bagdad de céder aux pressions et de tourner le dos à la Syrie. Mais les choses ne se sont pas passées de cette manière. Le front Iran/Syrie/Hezbollah /Russie s' est avéré plus coriace que prévu. Chacun de ses composantes ont rempli leur part, dûment, faisant échec, une nouvelle fois, au projet américain.
En moins de deux mois, l'initiative stratégique est tombée entre les mains des Syriens. Les frappes russes, conjuguées aux avancées fulgurantes des forces syriennes et de ses alliés du Hezbollah ont, donc, poussé les Etats Unis à changer de stratégie. Ce fut ainsi que le "Sukhoi" russe a été abattu par des missiles "made in USA, et par la Turquie. Dans le même temps, les USA ont déployé leurs forces, de façon limitée, dans l'Est de la Syrie. Ce qui a précédé le déploiement des forces spéciales turques, dans la banlieue de Mossoul. Les Américains ne se sont, toutefois, pas contentés de ces démarches. Ils ont décidé de viser, directement, les positions de l'armée syrienne, à Deir ez-Zor.
Tout en allongeant la liste des sanctions contre le Hezbollah. Il s'agit, pour Washington, d'assiéger le Hezbollah, en termes financiers et propagandistes. C'est, d'ailleurs, dans ce même sens, que Arab Sat a interrompu la diffusion des programmes d'Al-Manar. L'Iran la Russie la Syrie ont riposté. Pas, uniquement, en Syrie, mais aussi, en Irak et au Yémen.
La nouvelle stratégie US se résume, donc, ainsi:
1- L'intervention directe, sur le terrain des combats terrestres, Washington veut une coalition arabe et islamique, secondée par les frappes US, qui entrerait en action, sous prétexte de la lutte contre Daech.
2- Le maintien d'un territoire étendu, depuis Mossoul et Al-Anbar, jusqu'à Deir ez-Zor et à Raqqa, au Sud et à l'Ouest. Le pilonnage de la base de l'armée syrienne, à Raqqa, s'est faite, dans ce même sens, pour permettre à Daech de pouvoir s'en emparer.
3- Duper les Kurdes et créer une région indépendante, au coeur de l'axe Iran/Russie/Syrie. La carte kurde couperait, géo stratégiquement, cet axe, et servirait de monnaie d'échange, au cours de toute négociation à venir avec les adversaires.
4- Politiquement parlant, les efforts de Washington iront mettre en échec toute solution, qui n'assurerait pas ses intérêts.
http://francophone.sahartv.ir/infos/article-i12169-syrie_nouvelle_strat%C3%A9gie_am%C3%A9ricaine
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